Foire de l’arbre à Tenkodogo : Zoom sur l’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel

Publié le mercredi 14 août 2019 à 00h10min

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Foire de l’arbre à Tenkodogo :  Zoom sur  l’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel

L’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS) était présente à la toute première Foire de l’arbre organisée à la faveur de la Journée nationale de l’arbre, du 8 au 11 août 2019, à Tenkodogo, dans le Boulgou, grâce à l’appui de l’Association pour la promotion de l’éducation et de la formation à l’étranger (APEFE). Une aubaine pour le grand public de découvrir l’initiative dans toutes ses facettes.

L’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS) est un programme panafricain lancé en janvier 2007 par l’Union africaine (UA) et réunissant plus de 20 pays de la région sahélo-saharienne. A l’origine conçue comme une plantation d’arbres qui va de Dakar à Djibouti, le concept s’est transformé en une approche qui vise l’adoption de bonnes pratiques de gestion durable des terres. Il s’agit spécifiquement de lutter contre la dégradation de terres et la désertification au Sahel et au Sahara ; renforcer la sécurité alimentaire et soutenir les communautés à s’adapter au changement climatique.

Le Burkina Faso a adhéré à l’IGMVSS depuis son lancement. En mai 2015, il a ratifié la convention portant création de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte. L’initiative était présente à la Foire de l’arbre qui a eu lieu du 8 au 11 août 2019, à la Place de la gare routière de Tenkodogo, dans la région du Centre-Est. Pour le coordonnateur national, Adama Doulkom, cette foire était une tribune pour faire entendre la voix de la coordination nationale de l’initiative, notamment « ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons ; quels sont les résultats, les difficultés. Et les perspectives que nous avons dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative ».

La Grande muraille verte, un espoir pour reverdir le Sahel

L’IGMVSS intervient prioritairement dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Plateau Central, du Sahel et de l’Est à travers des actions curatives. Elle couvre également les zones affectées par des poches de dégradation des terres et constituées de l’ensemble des autres régions du pays, mais de priorité modérée. « En règle générale, on pense que les zones arides, ce sont des problèmes. Mais nous, nous voyons cela autrement. Ces zones sont des opportunités à saisir pour améliorer la résilience des populations et des écosystèmes, les conditions de vie des populations ; améliorer l’environnement tout court », selon M. Doulkom.

En termes d’acquis opérationnels, les actions dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative forcent l’admiration des responsables. En effet, elles ont permis de récupérer 18 122 hectares de terres dégradées, de produire 14 600 000 plants, de reboiser 19 750 ha dont 115 ha de plantation de baobabs, avec un taux moyen de reprises de 78% ; de réaliser 3 538 ha de régénération naturelle assistée, 750 ha de diguettes antiérosives, 800 ha de cordons pierreux, entre autres.

Concernant les impacts écologiques et socio-économiques de ces réalisations, ils sont non seulement visibles au niveau des communautés bénéficiaires mais aussi de la gouvernance locale en matière de gestion durable des terres. Sur ce dernier point, les activités se sont révélées comme un plaidoyer à l’endroit des autorités administratives déconcentrées et décentralisées, sur le risque de l’inaction face à la dégradation des ressources édaphiques. Aussi, elles ont suscité l’espoir qu’il est possible d’inverser les tendances de cette dégradation.

Si à ses débuts, l’initiative a rencontré des critiques sur sa stratégie et son utilité, de nos jours les actions menées sur le terrain ont montré qu’il y a de l’espoir. Et le coordonnateur national de faire ce témoignage : « Nous avons des acteurs, des scientifiques et des collectivités qui viennent vers nous, au département technique et financier, pour demander notre concours à la mise en œuvre de leurs différents plans ».

Il poursuit en disant qu’au Burkina Faso, l’IGMVSS est soutenue par des organismes nationaux et internationaux dont l’Association pour la promotion de l’éducation et la formation à l’étranger (APEFE). « Ce partenaire nous accompagne depuis 2011, date à laquelle nous avons élaboré le premier plan d’actions de l’initiative. Nous avons exécuté une première phase de trois ans.

Evaluation faite, les partenaires ont estimé qu’il fallait renforcer davantage les acquis. Donc, nous avons signé une seconde phase du programme de renforcement des capacités de l’initiative pour une durée de cinq ans (2018-2022). Nous allons bientôt procéder à une évaluation à mi-parcours », a confié M. Doulkom, qui pense déjà à l’après-2022.

Aïssata laure G. Sidibé
Lefaso.net

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