Lutte contre le mariage des enfants : Coutumiers, religieux et femmes s’engagent à Tenkodogo

Publié le lundi 28 février 2022 à 19h42min

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Lutte contre le mariage des enfants : Coutumiers, religieux et femmes s’engagent à Tenkodogo

Le chef-lieu de la province du Boulgou, Tenkodogo, dans la région du Centre-est, a abrité, ce lundi 28 février 2022, la cérémonie de déclaration publique d’abandon du mariage des enfants, de l’excision et autres violences faites aux enfants. L’initiative est de l’Organisation non gouvernementale Mwangaza Action.

Tenkodogo, la cité de "Zoungrantenga", a été le témoin privilégié d’une cérémonie particulière ce lundi 28 février 2022. En effet, à l’initiative de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Mwangaza Action, s’est tenue une cérémonie de déclaration publique d’abandon de la pratique de l’excision, du mariage des enfants et des violences faites aux enfants. Cette activité de l’ONG entre dans le cadre de la mise en œuvre de son projet dénommé : « Mobilisation communautaire pour la promotion et la protection des droits de l’enfant et de la femme : accélérer l’abandon de la pratique de l’excision et du mariage des enfants », financé par l’UNICEF.

Le représentant de L’Eglise catholique, prenant la parole, a réitéré la ferme condamnation de l’Eglise de ces pratiques. Même son de cloche pour la communauté évangélique. Elle s’est aussi engagée à combattre le mariage d’enfants, l’excision et les autres violences à l’égard des enfants et de travailler pour leur protection effective. La communauté musulmane, elle, a indiqué qu’aucune écriture sainte ne recommande ces pratiques.

Maïssara Guinko et ses camarades ont été informés sur les conséquences de l’excision et du mariage des enfants

Partant de là, elle s’y est également engagée. Les coutumiers des 200 villages de la commune de Tenkodogo se sont aussi engagés à lutter contre ces pratiques qui ne sont pas sans conséquences sur l’épanouissement des enfants. Les femmes à leur tour, pour un meilleur avenir de leurs enfants, particulièrement celui de leurs filles, se sont engagées à bannir ce fléau de leurs villages respectifs.

La représentante des jeunes filles, Maïssara Guinko a remercié l’ONG Mwangaza Action pour leur avoir permis de se réunir pour recevoir des conseils et discuter des préoccupations qui sont les leurs. « De ces échanges, nous avons compris que l’enfant n’a pas que des droits mais aussi des devoirs vis à vis des parents, de la communauté », a-t-elle déclaré.

Pour la chargé de programme de l’ONG Mwangaza Action, Brigitte Yaméogo, la mise en œuvre du projet a engrangé des résultats satisfaisants

Des explications de la représentante des enfants, il ressort que les conséquences de la pratique de l’excision, des mariages d’enfants et de toutes les autres violences sur la santé, la vie sociale et le développement physique, ont été évoqués dans les échanges. Au regard de toutes ces conséquences, « plus jamais ces pratiques à notre égard », a-t-elle dardé.

Selon la chargé de programmes de l’ONG Mwangaza Action, Brigitte Yaméogo, la mise en œuvre du projet a engrangé des résultats "forts" appréciables. Cependant, a-t-elle dit, des difficultés d’ordres linguistiques ont été rencontrées dans certaines localités. « Pour palier cela, il a été demandé aux superviseurs, d’identifier des mentors d’un niveau scolaire assez élevé pour faciliter les activités », a-t-elle soutenu.

Le représentant de toutes les confessions religieuses y compris les coutumiers, a dit non au mariage d’enfants et à l’excision

Cette déclaration revêt un caractère particulier de l’avis de la chargé de programmes de l’ONG. « Pour nous, cette déclaration est un moment fort du processus éducatif. Elle doit être considérée comme une intention d’abandonner le mariage des enfants, l’excision et autres formes de violences faites aux enfants », a-t-elle mentionné.

Pour le secrétaire général de la province du Boulgou, Oumarou Sandwidi, représentant le haut-commissaire de la province, ces pratiques, « d’une autre époque », compromettent l’épanouissement de la jeune fille. Il a indiqué que c’est donc avec « grand espoir » qu’ils ont accueilli le projet. M. Sandwidi a conscience que ce fléau a la peau dure au Burkina Faso, particulièrement dans sa province. C’est pourquoi, il a souhaité une synergie d’actions pour le vaincre.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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