Tenkodogo : Les populations souffrent du manque d’eau potable

Publié le mercredi 20 novembre 2019 à 12h35min

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Tenkodogo : Les populations souffrent du manque d’eau potable

A Tenkodogo, la population rencontre d’énormes difficultés pour avoir l’eau potable. Dans certains quartiers, malgré les branchements à l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), des familles peuvent passer trois jours à un mois sans une goutte d’eau au robinet. Il faut donc se contenter de l’eau des forages privés, une eau à la qualité douteuse. Si pour certains la situation dure depuis longtemps, d’autres estiment en revanche qu’elle s’est aggravée avec les travaux du 11-Décembre.

Des bornes-fontaines fermées ou supprimées, d’autres fonctionnant chaque deux ou trois jours. Dans les familles, il faut croiser les doigts pendant une semaine à un mois pour espérer d’avoir une goutte d’eau, malgré le branchement à l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). C’est le triste constat à Tenkodogo.

Dans les secteurs 5 et 6 de la ville, les femmes font des va-et-vient à moto ou à vélo, à la recherche du liquide précieux. Souvent, il faut faire le pied de grue dès 5h du matin au forage.

Dans la famille Sorgho au secteur 6, Claudine avoue qu’avant même que Tenkodogo ne porte le fardeau de l’organisation du 11-Décembre 2019, la situation était déjà compliquée en matière d’accès à l’eau. Dans cette famille, il faut souvent attendre une semaine avant de recueillir de l’eau du robinet. Et ce qui est révoltant, c’est que l’ONEA continue d’amener des factures d’eau. Pour l’ONEA, cela s’explique par le fait qu’il y a un décalage de facturation et ceux qui continuent d’avoir des factures bénéficient des services de l’ONEA.

Pour pallier ce manque d’eau, la population se rabat sur l’eau des forages privés. Et si ces forages permettent de se ravitailler en eau, la qualité du liquide qui en sort est douteuse.

Un forage privé en fonction.

Selon la mairie, certains propriétaires de forages privés n’ont pas de papier qui atteste que la qualité de l’eau servie est bonne. De son côté, l’ONEA explique qu’au regard du faible débit de l’eau dans certains quartiers, un système de rotation a été mis en place pour permettre à toute la population d’avoir de l’eau.

De son côté, la population estime qu’un travail de fond doit être fait pour permettre à la ville de disposer d’eau potable à tout moment. Pour les habitants de Tenkodogo, la mairie et l’ONEA ne font pas de cette question de l’accès à l’eau potable une priorité.

Pour le premier responsable de l’ONEA à Tenkodogo, Tegawendé Bangré, cette situation existe parce que « nous sommes dans une zone où la majorité des forages ont des débits qui ne sont pas aussi élevés comme dans les zones de la région de l’Ouest, ce qui fait que notre capacité de distribution est limitée ; d’où l’adoption de la distribution alternée ». Il poursuit en soutenant qu’avec la mise en place du nouveau réseau de distribution et le raccordement de dix nouveaux forages, tous les quartiers bénéficieront de l’eau potable dans les jours à venir.

Une fontaine publique fermée

En attendant, cette situation a contraint certaines personnes à déserter leurs domiciles pour se loger dans des hôtels, afin de bénéficier de l’eau. Ces hôtels sont alimentés par un forage. En 2010, un responsable de la justice de Tenkodogo a déplacé toute sa famille dans un hôtel de la commune pour avoir de l’eau potable.

Par ailleurs, à Tenkodogo, l’insalubrité a la peau dure. Certains font toujours leurs besoins à l’air libre. Aux secteurs 3, 4 et 5, l’insalubrité due aux comportements de la population empêche l’ONEA de déposer des conduites d’eau potable.

Pour la population, l’espoir est permis parce que, avec la célébration du 11-Décembre 2019, les lignes vont bouger pour permettre à la commune d’avoir de l’eau potable à domicile.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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