Migrations : L’OIM redonne espoir à 162 Burkinabè

Publié le samedi 7 septembre 2019 à 16h50min

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Migrations : L’OIM redonne espoir à 162 Burkinabè

A l’issue d’une formation intense et qualifiante de près de deux mois, en plomberie sanitaire, électricité bâtiment, solaire et froid, maçonnerie, peinture et plâtre, 162 migrants de retour et jeunes de la région du Centre-est sont prêts à voler de leurs propres ailes. Ils ont reçu leur parchemin, vendredi 7 septembre 2019 à Tenkodogo, au cours d’une cérémonie dénommée « La nuit du migrant », présidée par le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Robert Tiendrebéogo.

Après l’échec au baccalauréat série F4 en 2016, Issouf Louré, natif de la commune de Zonsé (province du Boulgou), décide de prendre le large en quête de moyens financiers pour sa réinscription. Il s’installe chez son frère en Côte d’Ivoire et lui donne un coup de main dans un maquis-restau. La vie est loin de ce qu’il avait imaginé. Après une année au bord de la lagune Ebrié, il décide donc de rentrer au bercail, avant de prendre la route pour le Mali. C’est la ruée vers l’or. Mais son séjour sera de courte durée. Deuxièmement désillusion.

La leçon

Une vue des jeunes formés attendant l’arrivée du ministre à la direction de la police municipale

« Ailleurs, on n’est jamais chez soi. Et généralement, on revient comme on est parti ». C’est la leçon que retient celui-là qui, après près deux mois de formation en électricité bâtiment, solaire, froid et climatisation, nourrit aujourd’hui l’ambition de s’installer à son compte. Tout comme Louré Issouf, ce sont 161 migrants de retour et jeunes de la région du Centre-est qui ont été formés dans divers domaines tels que la maçonnerie et métiers connexes, la plomberie, le carrelage, la pose de pavés, et la peinture. Assurée par le bureau d’études COFEC, cette formation entre dans le cadre de l’initiative conjointe Organisation internationale pour les migrations/Union européenne, pour la protection et la réintégration des migrants.

Nul besoin de prendre des risques

Abibatou Wane, chef de mission de l’OIM-Burkuna Faso

Présent vendredi 6 septembre à Tenkodogo, à « la Nuit du migrant », cérémonie de reconnaissance du mérite des jeunes « aventuriers », le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Robert Tiendrébéogo, a invité à multiplier les efforts de recherche d’autres opportunités pour davantage capitaliser et opérationnaliser les compétences acquises au cours de la formation afin d’être compétitif. « Je souhaite que ces formations vous convainquent que vous pouvez vous épanouir sur place et que vous n’avez pas besoin de risquer vos vies en mer et dans le désert », a laissé entendre le ministre.

« Le plus important a été fait »

A ses côtés, Abibatou Wane, chef de mission de l’OIM, a réitéré la position de l’organisme qui n’est pas d’empêcher les jeunes de tenter l’aventure mais de travailler à ce que les migrations sûres, ordonnées, et bien gérées soient bénéfiques aux migrants, à la communauté d’origine et au pays d’accueil. « Le plus important a été fait. Vous avez un savoir-faire que personne ne pourra vous enlever. Ce savoir-faire, c’est votre propre richesse », a-t-elle insisté, en réponse aux doléances des apprenants, qui par la voix de leur représentant, Mohamed Sawadogo, souhaitent des cadres formels pour faire montre de leurs compétences.

Visite de la maternité du CSPS urbain qui a bénéficié d’un chauffe-eau solaire

A ce propos, le ministre Tiendrébéogo a exhorté les chefs d’entreprise de la région à puiser dans ce vivier de techniciens lorsque le besoin se fera sentir. Et déjà, il pense aux différents chantiers lancés dans le cadre de la fête nationale de l’indépendance, le 11 décembre.

Selon le bureau d’études COFEC qui a conduit la formation, un suivi de trois mois sera fait afin d’accompagner les jeunes pour le financement de leurs projets et ainsi faciliter leur insertion socioprofessionnelle. « Le défi est grand », reconnait Julien Kinda.

Rappelons que « La nuit du migrant » a été précédée d’une petite tournée du ministre Robert Tiendrébéogo sur quelques sites qui portent aujourd’hui les empreintes des jeunes formés. Il s’agit de salles de classes d’une école primaire et de la direction de la police municipale qui ont été réfectionnés. La maternité du CSPS urbain, elle, a bénéficié de l’installation d’un chauffe-eau solaire.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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